Toute personne qui s’intéresse à la mode a entendu ce terme dernièrement, et certainement pas en bien. Pour faire vite, c’est une partie de l’industrie de la mode qui est caractérisée par un renouvellement quasi constant des vêtements proposés. Ces derniers sont faits pour être très peu portés, vite remplacés, et allient généralement petits prix et mauvaise qualité. Un positionnement partagé par de grandes enseignes comme H&M, Zara, et tant d’autres marques qui partagent notre quotidien.
Le but de cet article n’est pas de faire la morale, mais rappelons tout de même pourquoi la fast fashion, c’est le MAL (bouuuuh). D’abord, ces enseignes ont des processus de production souvent très opaques, et ne donnent aucune information sur comment et par qui sont fabriqués leurs vêtements. Si comme moi tu es assez vieux/vieille pour avoir traîné sur Internet en 2013, tu as peut-être aussi été marqué.e par l’effondrement du Rana Plaza. Le manque de transparence dans les supply chains, pour des entreprises qui cherchent toujours à aller au moins cher (sans baisser leurs marges sinon c’est trop facile), induit des problèmes au niveau des conditions de travail et de rémunération des personnes qui fabriquent ces vêtements. Problèmes qui ont encore été mis en lumière récemment avec la crise de la COVID-19 : des fournisseurs ont refusé de payer les commandes déjà produites par leurs sous-traitants.
De plus, sans m’étendre sur le sujet bien que je puisse y passer des heures, l’industrie de la mode est la 2ème industrie la plus polluante au monde, et chaque année des tonnes de vêtements (l’équivalent de 442 millions d’euros par an rien qu’en France) sont jetées par les marques, mais aussi par le consommateur lambda. Eh oui, par nous. Ne nous voilons pas la face, combien d’argent gaspille-t-on par an dans des vêtements mis deux fois/jamais parce qu’ils arrivent mal taillés, ou qu’ils ne sont finalement pas à notre goût ? Quid de ces débardeurs payés 2 euros pièce mais qui sont tous troués après 2 passages en machine ?
Alors oui, on a souvent l’impression qu’acheter des vêtements est une forme de thérapie, et je plaide totalement coupable. Seulement, de nombreuses études ont montré que consommer ne nous rend absolument pas plus heureux, au contraire, car nous aurions pu à la place dépenser notre temps et notre argent dans des moments plus qualitatifs avec nos proches, par exemple.
Et maintenant qu’on a constaté tout cela, que faire ? On commence à consommer autrement. Super, tout le monde adore les bobos qui disent « mAiS aTtEnDs t’As PeNsÉ à La MoDe EtHiQuE ???¿¿ » (si toutefois tu le veux et le peux, je mets à la fin de cet article un site répertoriant des marques éthiques). Ne t’inquiète pas, à Avant-Garde aussi les fins de mois peuvent se faire difficiles ! Mais nous sommes désireux d’améliorer l’industrie de la mode, nous te proposons donc quelques solutions qui seront même moins onéreuses que la dernière démarque chez H&M.
Solution pas chère #1 :
Avant tout, ce dont la planète a besoin, c’est que nous consommions beaucoup moins, en ne suivant plus le rythme effréné des collections (l’idéal serait même qu’on s’arrête définitivement). Avons-nous besoin de ce shopping spree de pièces lilas/pistache parce que les rose et bleu pastels de l’année dernière sont un peu moins in ?
C’est dur, je sais, mais ce qui m’a aidée c’est de me poser plusieurs questions avant d’acheter : vais-je porter ce vêtement dans 2 ans ? Dans 10 ans ? Est-ce que ça va avec plusieurs autres pièces de ma garde-robe, ce qui me le ferait porter plus souvent qu’un top fluo à la coupe très en vogue – importable autrement qu’avec les autres fringues assorties que je m’apprête à acheter ? Cet achat relève-t-il plus du caprice et de l’impulsion ou du besoin réel ?
Il en va de notre responsabilité de consommateurs de nous poser des limites et de considérer que, oui, notre comportement peut être indécent quand nous cédons à nos pulsions acheteuses. Retournons à une consommation raisonnée ! Personnellement, moins acheter et me concentrer sur l’essentiel m’a permis de favoriser la qualité et les circuits courts.
Solution pas chère #2 :
Maintenant qu’on a réduit notre consommation, il faut prendre soin de notre garde-robe. Plus on porte d’amour à nos vêtements, plus ils durent, moins on a besoin d’acheter. Un premier pas tout bête, c’est de les passer à la machine moins souvent, et moins fort : 40° au lieu de 60 abîment moins les fibres du tissu, et pas besoin de laver tes pantalons ou tes pulls après chaque utilisation, un vêtement est sale quand il est très tâché ou qu’il sent mauvais. Même quand ton jean a juste une petite tâche, il est possible de laver seulement celle-ci : un peu de savon de Marseille/bicarbonate de soude, on frotte et on rince. Tes vêtements et tes factures d’eau te diront merci. Bien sûr, je ne te conseille pas de porter tes culottes plusieurs jours de suite, on a dit écolo, pas cracra.
Faire durer ses vêtements passe aussi par les repriser, quand cela est possible. Une couture qui saute ou un trou ne sont pas des obstacles insurmontables, même si tu ne sais pas coudre. Prends ton courage à deux mains, un fil et une aiguille, et tu verras que c’est même plus amusant que ça en a l’air. De là, il n’y a qu’un pas à faire pour pousser notre créativité avec ce qu’on possède déjà ! Wow, cela fait une transition parfaite vers ma :
Solution pas chère #3 :
Et celle qui a gagné mon cœur ! La seconde main, sous toutes ses formes, permet de renouveler son placard sans se ruiner et sans soutenir économiquement la fast-fashion. Faisons un tour d’horizon des solutions que j’ai adoptées.
Les fripes : un excellent moyen de dénicher des pièces que tu seras sûr.e que personne d’autre n’aura. Il en existe pour toutes les bourses, allant de celles qui fonctionnent grâce aux dons à celles où les pièces vintages ont été choisies..
Vinted, VideDressing… : ces sites ont beaucoup facilité la logistique autour des envois, et j’en suis une fervente utilisatrice, acheteuse comme vendeuse. De plus, VideDressing possède un système de paiement en plusieurs fois qui permet de se faire plaisir avec une belle pièce en rentrant dans son budget du mois. En plus, ils te permettront aussi de vider ton placard de ces fameux tops fluo que tu n’as jamais mis.
Le troc : pour renouveler son placard sans dépenser un sou, il n’y a pas mieux ! Il est possible de le faire sur les sites cités plus haut, mais pourquoi pas une journée troc entre ami.e.s ou chacun.e amène les vêtements qu’il ou elle ne porte plus ?
Le don : si vraiment tu as tout essayé mais que personne ne semble s’intéresser à tes tops fluos, n’oublie pas qu’il y a de nombreuses associations qui récupèrent des vêtements en bon état.
J’espère que mon humble avis t’aura fait réfléchir à la question, voire entamer une transition vers la slow fashion. N’oublie pas : comme toute transition, cela ne se fait pas du jour au lendemain ! Il ne s’agit en aucun cas de te flageller si tu n’y arrives pas immédiatement. Les solutions que j’ai mises en avant nécessitent du temps et des efforts, j’en suis consciente. Mais pour avoir éprouvé ces méthodes, je peux assurer sans sourciller que participer à l’avènement d’une industrie de la mode plus verte est infiniment plus satisfaisant qu’acheter des vêtements pas chers. Bon courage !
_By Marie C
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